Une conférence régionale et un réseau abolitionniste pour lancer les actions aux Caraïbes

Abolition

Publié par Maria Donatelli & Aurélie Plaçais, le 3 octobre 2013

Le Réseau caribéen pour la vie, une coalition d’individus et d’organisations abolitionnistes de la région, a officiellement vu le jour le 2 octobre 2013. Il a adopté ses statuts et élu son premier bureau exécutif.
Ce lancement est intervenu au terme de débats et de discussions entre des militants et des juristes de 12 pays. Dans leur déclaration finale, ils se sont engagés à « faire campagne pour l’abolition de la peine de mort, y compris en créant une culture de promotion et de protection des droits de l’Homme ».

Arrêter le crime, pas la vie

A la veille de la fondation de ce réseau, une conférence sur le thème « La peine de mort dans le contexte de la sécurité publique : ni juste, ni efficace » a eu lieu à la Faculté de droit de l’University of West Indies à Trinité-et-Tobago. La journée a donné lieu à des débats intenses et productifs sur plusieurs sujets liés au combat contre la peine capitale tels que la mobilisation de la jeunesse, l’éducation, la riposte contre la criminalité et l’administration de la justice, qui ont préparé le terrain pour la stratégie du Réseau caribéen pour la vie.
Parmi les intervenants, Richard Blewitt, représentant du Programme des Nations unies pour le développement à Trinidad-et-Tobago, a évoqué la perception de la sécurité par les habitants de la région. « Un sondage auprès de 1 000 citoyens de Trinité-et-Tobago en 2011 a montré que 91 % d’entre eux sont en faveur de la peine de mort, mais seulement 26 % soutiennent les peines de mort automatiques. La plupart des personnes interrogées ont également déclaré que l’augmentation du nombre d’exécutions serait la politique la moins susceptibles de réduire la criminalité », a-t-il déclaré.
La conférence a connu un moment poignant avec le témoignage de trois femmes membres du groupe de soutien Hope dont des proches ont été assassinés. L’une d’elles, Merlyn Gowrie, a dit : « Je ne vois pas pourquoi la peine de mort devrait exister : mon fils ne reviendra pas. Faites plutôt quelque chose contre le crime. »
La conférence a accueilli plus de 100 personnes de nationalités et d’horizons différents (étudiants, prisonniers, gardiens de prison, avocats, diplomates, universitaires, journalistes et militants). Les médias l’ont largement couverte, aidant ainsi à sensibiliser une société dans laquelle l’opinion publique reste fortement favorable à la peine de mort.
Regardez et partagez les vidéos ci-dessous dans lesquelles cinq militants caribéens parlent de leur combat quotidien contre la peine capitale :

La Journée mondiale dans les Caraïbes

Ces deux journées on marqué le début d’une série d’actions pour célébrer la 11e Journée mondiale contre la peine de mort, centrée sur les Caraïbes. De nombreux événements auront lieu dans la région au cours des deux semaines à venir, notamment une projection à Trinité et une tournée organisée par Amnesty International. Ce dernier événement permettra de diffuser les témoignages de Selwyn Strachan, ex-condamné à mort à Grenade, et Kevin Rivera Medina, avocat et représentant de familles de victimes à Porto Rico, dans trois pays : Grenade, la Jamaïque et la Dominique.

Photo : Francesca Donatelli

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