Le réseau ADPAN poursuit le combat abolitionniste

Publié par Anti-Death Penalty Asia Network (ADPAN), le 10 octobre 2012

Les membres du Réseau Réseau asiatique anti-peine de mort (Anti-Death Penalty Asia Network – ADPAN) organisent des événements dans toute la région en cette journée mondiale, notamment en Australie, à Hong Kong, en Indonésie, au Japon, à Singapour, en Corée du Sud et en Thaïlande.
En Asie, la tendance à l’abolition de la peine capitale observée aux niveaux mondial et régional s’est accélérée ces 10 dernières années.
Le nombre d’exécutions a diminué, les gouvernements ont imposé des garde-fous plus stricts pour limiter l’application de la peine de mort et un débat plus ouvert a démarré.

Abolition dans quatre pays

Au cours de la décennie écoulée, quatre pays de la région Asie-Pacifique ont aboli la peine de mort pour tous les crimes : le Bhoutan et Samoa en 2004, les Philippines en 2006 et les Îles Cook en 2007.
De nombreux pays rétentionnistes ont connu des périodes sans exécutions, notamment l’Inde, l’Indonésie et le Pakistan. La Corée du Sud n’a procédé à aucune exécution depuis 1997 et on la considère désormais comme « abolitionniste de fait ».

Les militants asiatiques au cœur de la prise de conscience

L’ADPAN a vu le jour lors de la Journée mondiale 2006. Le nombre des membres du réseau a triplé depuis et on les retrouve dans 26 pays, principalement dans la région Asie-Pacifique.
La publication de deux rapports de l’ADPAN sur les procès inéquitables en 2011 a permis une prise de conscience concernant la façon dont le droit et les pratiques relatifs à la peine de mort sont appliqués de façon injuste dans toute la région.
Des juristes, des universitaires et des groupes de la société civile se réunissent régulièrement dans plusieurs pays au sujet de la peine de mort et des coalitions contre la peine de mort ont vu le jour ou se sont renforcées.
« Des affaires retentissantes impliquant la peine capitale ont permis d’informer le grand public de Taïwan sur les dangers de la peine de mort », explique Hsinyi Lin, membre d’ADPAN et directrice de l’Alliance taiwanaise pour mettre fin à la peine de mort. « Le parlement discute actuellement la possibilité de réduire le nombre de peines de mort prévues par la loi. »
D’autres pays de la région ont adhéré à des instruments de droit international contre l’utilisation de la peine de mort.
L’ADPAN salue ces avancées, mais reconnaît que de nombreux défis se posent encore à la fin de la peine capitale dans la région.

L’Asie-Pacifique à l’origine de la plupart des exécutions

Treize pays de la région continuent à utiliser la peine de mort. Le nombre de personnes exécutées en Asie-Pacifique reste supérieur à la somme des exécutions partout ailleurs dans le monde.
De nombreux pays ne publient aucune statistique sur la peine de mort et certains la considèrent comme un secret d’Etat.
Une opinion publique favorable à la peine capitale reste un défi dans plusieurs pays.
La peine de mort est largement appliquée dans des affaires de drogue en Asie et des milliers de personnes ont été condamnées et exécutées après des procès inéquitables.
En 2010, Taïwan a exécuté quatre condamnés, mettant fin à un moratoire en place depuis décembre 2005.
La Thaïlande a repris les exécutions en 2009, tout en renouvelant son attachement à l’abolition de la peine de mort dans son plan d’action pour les droits de l’Homme 2009-2013.
En 2011, l’Afghanistan a mis fin à une période de deux ans sans exécutions et, plus récemment, le Japon a lui aussi repris les pendaisons après près de deux ans d’interruption.
En Inde, on craint que les exécutions reprennent après un répit de huit ans.
En cette Journée mondiale contre la peine de mort, l’ADPAN se joint à d’autres pour demander la fin de la peine de mort, affirmer son soutien à la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies pour un moratoire sur toutes les exécutions et lance un appel spécifique en faveur des condamnés à mort victimes de procès inéquitables dans toute l’Asie.