Journée mondiale : Français et Iraniens main dans la main à Paris

Plaidoyer

le 12 octobre 2007

La place de la Bastille, à Paris, a été le 10 octobre le théâtre d’une reconstitution d’exécution selon la méthode barbare utilisée en Iran, où les condamnés sont pendus à des grues en public.
Un mannequin vêtu de la cape noire utilisée pour certaines de ces exécutions a attiré le regard des passants toute l’après-midi, dans le but de les sensibiliser aux arguments présentés par les militants réunis à l’appel de l’ACAT-France, d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM), de Reporters sans frontières, de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et des ligues française et iranienne des droits de l’homme.
L’événement faisait partie des initiatives lancées autour du monde à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort.
"Cette scène, je l’ai vécue", témoigne Hassan Habib (photo), membre de l’Association pour la défense des victimes du fanatisme, dont la femme a été exécutée. "Quand le condamné commence à battre des pieds après avoir été levé de deux ou trois mètres, puis quand son corps s’étire une dernière fois, cela tue toute volonté. Celui qui voit cette scène n’a plus la force de protester", explique-t-il.
Lui a trouvé la force de s’opposer à la peine de mort en dépassant le désir de vengeance : il ne souhaite pas ce sort à ceux qui ont exécuté son épouse.

Au-delà des frontières religieuses
Ce sentiment humaniste dépasse les frontières entre les religions, comme le prouve la présence des militants chrétiens de l’ACAT et de nombreux Iraniens musulmans.
"Notre position abolitionniste est marquée par des références chrétiennes : dans la Bible, lorsque Caïn tue son frère Abel, Dieu ne venge pas ce dernier. Mais nous n’imposons notre façon de voir à personne", dit Bernadette Fohran, chargée de mission peine de mort à l’ACAT (photo).
Quelle que soit la religion des personnes qui la pratiquent ou la subissent, elle remarque que la peine de mort est avant tout un instrument de domination des puissants sur les minorités.
Plus de 210 personnes ont été exécutées en Iran depuis le début de l’année, plaçant le pays au deuxième rang de ceux qui procèdent au plus grand nombre d’exécutions, après la Chine.
Les autorités iraniennes ont arrêté et emprisonné le 14 octobre dernier Emaddedin Baghi, militant  abolitionniste fondateur de  l’Association pour le droit à  la vie, membre de la Coalition mondiale contre la peine de mort.

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