A Bahraïn, un membre de la Coalition mondiale lutte pour sauver les manifestants

Asie

le 25 mai 2011

La brutalité de la répression des manifestations à Bahraïn il y a quelques mois avait suscité un tollé, mais l’attention médiatique s’était vite évanouie.
Cependant, en annonçant fin avril qu’il allait exécuter quatre jeunes manifestants, le gouvernement a relancé l’intérêt des médias et s’est attiré des condamnations fortes de la part de l’Union européenne et les Nations unies.

Une crise des droits de l’homme

Au cœur de la campagne pour sauver les manifestants condamnés se trouve le Bahrain Center for Human Rights, un membre de la Coalition Mondiale.
En coopération avec Amnesty International et d’autres organisations, le Bahrain Center est parvenu à attirer l’attention du monde sur le cas de deux manifestants condamnés, et sur la persécution des contestataires de Bahraïn en général.
Malcolm Smart, le directeur international d’Amnesty International pour le Moyen Orient et pour le Nord Afrique, a dit dans un communiqué qu’« exécuter ces deux hommes serait une étape irrévocable et plongerait le pays dans une crise des droits de l’homme encore plus sévère. » 

"Des moments effrayants"

Le président du Bahrain Center, Najeeb Rajab, qui est aussi le secrétaire adjoint de l’FIDH, a subi plusieurs tentatives d’intimidation violentes pendant les mois qui ont suivi les manifestations.
Il a été arrêté et battu en mars, pendant la répression du gouvernement contre les manifestants. Sa maison a été attaquée il y a quelques jours pendant que lui et sa famille dormaient.
« Nous avons éprouvé des moments effrayant, » a dit Rajab à la suite de la dernière attaque. « Il s’agit d’une tentative claire de me faire arrêter mes campagnes pour les droits de l’homme. » 
Un aspect important de ses campagnes est l’utilisation des nouvelles technologies pour sensibiliser le public à Bahraïn et ailleurs à la situation dans le pays.
Lors d’une interview diffusée par internet au sujet des exécutions imminentes, il a déclaré : « Ces gens n’ont pas eu accès aux avocats ni à leurs familles. Ils ont tous été torturés pour arracher un aveu, et, comme vous le savez, au moins un d’entre eux est mort de la torture. »
En utilisant ces technologies, Rajab a réussit à faire passer son message malgré la répression politique à Bahraïn. 

"Un obstacle à la réconciliation"

Les efforts courageux de Rajab et d’autres comme lui ont commencé à porter leurs fruits après plusieurs semaines de silence total dans les médias.
Catherine Ashton, la chef des affaires étrangères de l’Union européenne, a qualifié les exécutions imminentes d’« obstacle à la réconciliation »,  et le ministre des affaires étrangères de Suède a dit qu’elles seraient « inacceptables ».
Même les Etats-Unis a commencé à se joindre au mouvement. Le département d’Etat appelle le gouvernement de Bahraïn à « respecter ses obligations envers les droits de l’homme universels. »
Alors que la situation des deux manifestants condamnés devient plus en plus critique, on peut encore espérer que les efforts de Rajab, d’Amnesty International, et d’autres organisations influent enfin sur leur sort.

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