Les victimes de crimes s’opposent à la peine de mort

Abolition

le 26 février 2010

La loi du talion est-elle vraiment un soulagement pour les familles des victimes? Non, selon Renny Cushing, directeur exécutif de Murder Victims’ Families for Human Rights (MVFHR). Les familles de victimes s’opposent souvent à la peine de mort.

Il rapporte ce témoignage d’une mère. « On ne peut pas honorer notre fille en tuant son meurtrier. J’y ai cru, maintenant je sais que ce n’est pas ce dont j’ai besoin. Il faudrait qu’on nous donne une assistance en tant que victime. »

Ce qui importe donc, n’est pas tant la punition, mais une aide et une compensation. Savoir ce qu’il s’est passé, connaître la vérité sur le meurtre et obtenir réparation, non pas enlever la vie.

Masaharu Harada, membre de MVFHR Japon, fut lui-même victime d’une tentative de meurtre. Aujourd’hui, il photographie les familles des victimes et des condamnés. Il explique que dans la société japonaise, plus de 85% de la population est en faveur de la peine de mort. Dans ce pays, la famille d’un condamné est mise au rebut de la société. 

En Afghanistan, pour Guissou Jahangiri, directrice de l’Armanshahr Foundation, « c’est presque irréaliste de pouvoir lancer un mouvement contre la peine de mort dans un pays ou il y a chaque jour des victimes civiles, un pays qui subi la violence et l’impunité depuis quatre décennies ».

Néanmoins, un Plan d’Action pour la Paix, la Réconciliation et la Justice a été mis en place en 2005. Parmi ses priorités : la reconnaissance de la souffrance du peuple afghan, des enquêtes sur les crimes commis et l’établissement d’une justice. Un début, pour une réconciliation nationale, qui au lieu de punir en priorité, pense à réparer et à comprendre.

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