Etats-Unis : Montrer le vrai visage de la peine de mort

Plaidoyer

Publié par Tiziana Trotta, le 14 octobre 2015

Journey of Hope…from Violence to Healing a célébré la 13e Journée mondiale contre la peine de mort avec une conférence de deux jours à l’Université Southern Methodist (SMU) de Dallas pour « rejeter la philosophie de la vengeance que les partisans de la peine de mort promeuvent. »

Les cofondateurs de Journey of Hope (George White, Marietta Jaeger Lane, SueZann Bosler, Sam Reese Sheppard et Bill Pelke, tous des membres de famille de victime de meurtre) ont accepté l’invitation du directeur du Programme droits de l’homme de Embrey à SMU, Rick Halperin, et organisé une conférence dédiée aux membres de famille de condamnés à mort à travers le monde.

« Nous sommes rejoints par des membres de famille de condamnés à mort, par des personnes innocentées et d’autres militants car nous le montrons le visage humain de la peine de mort. Notre mantra de la compassion et de l’amour pour toute l’humanité touche les cœurs et a conduit beaucoup à changer d’avis à propos de la peine de mort », affirme le cofondateur Bill Pelke.

Texas, le leader des meurtres commis par un état

« Le Texas est le leader des meurtres commis par un état, mais le vent a commencé à tourner depuis notre premier voyage de l’espoir ici en 1998. Ceci est notre 5e Texas Journey of Hope », ajoute-il.

Pendant l’événement, le documentaire " There Will Be No Stay" a été montré pour la première fois au Texas. Il offre un regard intime sur l’effet que l’acte d’exécuter une autre personne peut avoir sur le bourreau. Il a ét réalisé par Patty Dillon, qui a, lui aussi, pris part à la conférence.

Prochaines activités

La Conférence pour la Journée mondiale contre la peine de mort s’est achevér avec le lancement d’une tournée d’orateurs à travers l’État du Texas, dans les écoles secondaires, les collèges et les églises. L’organisation atteindra Houston (Oct. 12-17), San Antonio (Oct. 18-23) et Austin (Oct. 24-25), où ses membres vont unir leurs forces avec d’autres abolitionnistes pour la 16e marche annuelle pour l’abolition de la peine de mort .

La Journey of Hope sera aussi très active dans l’organisation de la 23e veillée annuelle (29 Juin-juillet2) sur les marches du perron de la Cour suprême des États-Unis. L’organisation prévoit également d’effectuer un voyage de 17 jours "Journey of Hope" au Nebraska l’année prochaine.

Empreintes pour la paix

La conférence organisée par Journey of Hope est l’une des nombreuses activités menées ces jours-ci aux États-Unis. Des abolitionnistes de l’Ohio et d’ailleurs ont entrepris une marche de 7 jours, qui a commencé dimanche dernier de la prison de Lucasville, où les condamnés à mort sont exécutés. La Marche pour arrêter les exécutions a fini samedi dernier, 10 octobre, coïncidant avec la 13e Journée mondiale contre la peine de mort, à la Statehouse à Columbus. Le but de la marche de 83 miles (environ 134 km) était d’appeler à la fin de la peine capitale en Ohio, comme proposé dans deux projets de loi en suspens à la Chambre et du Sénat.

Tout au long de cette randonnée, les marcheurs ont pu aborder la question de la peine de mort avec les résidents et les communautés locales.

« Nous sommes la preuve vivante que la peine de mort est brisée et au-delà de toute réparation »

Witness to Innocence, l’organisation nationale des personnes condamnées à mort à tort et disculpées, ont également appelé Cleveland à mettre fin à la peine de mort dans l’Ohio. Les membres du groupe ont expliqué que 155 hommes et femmes ont été à tort condamnés à mort depuis 1973 aux États-Unis et ils appellent à des réformes pour empêcher les exécutions entachées d’erreurs judiciaires.

« Nous sommes la preuve vivante que la peine de mort est brisée et au-delà de toute réparation. Il est temps de mettre fin à la peine de mort dans l’Ohio et aux Etats-Unis », affirment-ils.

« Nous espérons pouvoir mettre un terme à cette atrocité aujourd’hui », a indiqué l’un des innocentés, Kwame Ajamu. « Nous espérons que les journaux de demain diront qu’il n’y a plus de peine de mort. Nous savons que ce ne sera pas la cas, mais c’est notre objectif. »
Kevin Werner, directeur de la coalition "Ohioans to Stop Execution" a soutenu ces propos et a appeler à ce que les normes pour le processus d’exécution soient les plus élevées possibles, même si, pour lui, la meilleure réforme serait d’abolir la peine capitale.

L’Ohio a procédé à 53 exécutions par injection létale depuis 1999 et, en février dernier, il y avait 140 condamnés dans les couloirs de la mort. 24 exécutions sont prévues dans cet état pour les quatre prochaines années.

Plus d'articles