Vers l’abolition au Cameroun

Afrique

Publié par Lorène du Crest et Nicolas Perron, le 6 juillet 2017

Le Cameroun s’est par ailleurs abstenu au vote de la résolution pour un moratoire universel sur les exécutions de l’AGNU en décembre 2016. La montée du terrorisme de Boko Haram ainsi que le regain de conflits entre francophones et anglophones dans le pays, font considérablement augmenter la pression contre les droits humains, et les condamnations à mort s’en ressentent.

C’est face à cette situation que s’est tenu les 13 et 14 juin derniers, la Conférence régionale : « Vers l’abolition au Cameroun » organisée par ECPM et Droits et Paix, en partenariat avec The Advocates for Human Rights (TAHR), tous membres de la Coalition mondiale.

Se sont alors déroulés deux jours de formations dédiés aux avocats membres du Réseau des avocats contre la peine de mort, membres d’ONG et membres de Commissions nationales des droits de l’homme avec pour but de renforcer la capacité des différents acteurs de l’abolition au Cameroun.
La première journée aura permis de former les participants au mécanisme onusien de l’Examen Périodique Universel grâce à l’expertise d’Amy Bergquist (TAHR) et nouvellement élue vice-présidente de la Coalition mondiale contre la peine de mort, et de Nicolas Perron (ECPM). La deuxième journée a été, quant à elle, consacrée aux missions d’enquête dans les couloirs de la mort et aux standards relatifs aux conditions de détention.

Par la mise en place de simulation de cas et d’autres ateliers formateurs, cette conférence aura fourni de nombreux outils pertinents aux participants qui pourront désormais les utiliser lors d’actions de plaidoyer, rédaction de rapports ou encore de conduite d’entretiens auprès de condamnés à mort.
La présence de la Commission nationale des droits de l’homme aura en outre permis une réelle discussion entre les participants et aura permis d’alerter sur la nécessaire mobilisation pour l’abolition de la peine de mort.
Cette formation nécessaire pour les acteurs locaux s’est révélée être pertinente et aura sans aucun doute replacé la problématique de la peine de mort au Cameroun au cœur des débats. 

Les débats et informations ayant circulés lors de cette conférence serviront à enrichir le rapport alternatif pour l’EPU du Cameroun actuellement en préparation par ECPM et qui sera soumis avant Octobre 2017 avec notamment le soutien de la Coalition mondiale.

Dans cette lancée, ECPM a prévu d’organiser des événements et actions de plaidoyer en Afrique tout au long de l’année 2018. Le 3e Congrès régional contre la peine de mort se tiendra notamment en Afrique subsaharienne en avril 2018.