Les abolitionnistes taïwanais rappellent les promesses du gouvernement

Asie

le 13 mars 2011

Le premier mars 2011, le ministre de la justice taïwanais avait annoncé qu’il y aurait peut-être « une opportunité pendant ce mois » de procéder aux exécutions des condamnés qui « ne sont pas actuellement en attente d’un appel, d’un nouveau procès ou d’une révision légale ».
Quelques jours plus tard, à la première occasion, cinq condamnés taïwanais étaient exécutés sans que cela leur soit notifié à l’avance, ni à leur famille ou à leurs avocats.
Ces événements ont provoqué une vive réaction de l’Alliance taïwanaise pour mettre fin à la peine de mort (TAEDP), membre de la Coalition mondiale.
Suite à l’annonce du ministère le 1er mars, la TAEDP avait publié un communiqué qui citait les obligations du gouvernement taïwanais aux termes du Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP) et rappelait que « le gouvernement ne peut pas procéder à des exécutions, n’ayant pas établi les procédures pour demander la grâce ».
Le communiqué soulignait également la promesse du président Ma Ying-jeou de « réduire l’utilisation de la peine de mort et d’attendre que le public parvienne à un consensus pour l’abolir », ainsi que son assurance que le gouvernement « travaillera pour réduire son utilisation ».

« Quiconque est condamné à mort aura le droit de demander la grâce ou la commutation »

La nuit avant les exécutions, la TAEDP a tenu une veillée à la bougie devant le ministère de la justice pour protester contre la décision de tuer les cinq condamnés.
De plus, elle a publié un deuxième communiqué contestant la légalité des exécutions. Le texte cite la phrase le PIDCP selon lequel « quiconque est condamné à mort aura le droit de demander la grâce ou la commutation » et qui engage Taïwan aux niveaux national et international.
« Les procédures pour demander la grâce n’ont toujours pas été mises en place », précisait le communiqué. « Il n’existe aucune justification pour accélérer les exécutions avant que ce problème très important dans notre système légal soit résolu. »

Les journalistes sont au courant, mais pas les condamnés et leurs familles

Le jour des exécutions, les condamnés n’étaient pas informés et leurs familles et leurs avocats n’ont pas eu le droit de leur rendre visite. Pourtant, plusieurs journaux avaient été renseignés par le gouvernement, et ce sont leurs articles qui ont avisé les familles de la gravité la situation.
La TAEDP a rappelé la promesse du gouvernement de « prendre un soin extrême des droits des prisonniers », bien qu’il ait unilatéralement  changé la situation des condamnés à mort en limitant leur liberté d’écrire à leurs familles et de recevoir leurs visites.
« Où est la justice lorsqu’on refuse aux condamnés une dernière chance de voir leurs proches ? » s’indigne Lin Hsin-Li, directrice exécutive de la TAEDP.

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