Les ONG appellent l’Afrique à l’abolition, la Gambie résiste

Afrique

le 26 novembre 2010

Cinq organisations membres de la Coalition mondiale, la Fédération internationale de l’ACAT, l’Initiative fondation pour les droits de l’Homme, International Harm Reduction Association, Organisation mondiale contre la torture et Penal Reform International, ont lu un communiqué conjoint devant la 48e session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP).
Le communiqué félicite le Burundi et le Togo qui ont rejoint la communauté abolitionniste en 2009 ainsi que le Burkina Faso, le Bénin et le Mali qui ont fait preuve de volonté politique pour avancer vers l’abolition. Selon la déclaration, « c’est une forte indication que l’abolition de la peine de mort gagne du terrain au sein de l’Union africaine ».
Cependant, les auteurs du communiqué regrettent que l’Assemblée nationale de la Gambie ait augmenté le nombre de crimes punis de mort, ajoutant le trafic de drogue, le vol et le trafic d’êtres humains. Cette nouvelle législation viole le droit international qui limite strictement l’utilisation de la peine capitale à la répression des crimes les plus graves. Le communiqué appelle le président gambien Yahya Jammeh  ne pas promulguer cette loi.

« L’humanité se porte mieux sans la peine de mort »

Dans un message séparé, Leo Igwe, directeur de l’Union internationale humaniste et éthique, un autre membre de la Coalition mondiale, a lui aussi appelé le président gambien à rejoindre les autres nations en abolissant la peine de mort. Il a déclaré que « la peine capitale porte un ombre sur la démocratie de tout pays » et que « le système judiciaire gambien se portera mieux sans. L’humanité se porte mieux sans la peine de mort ».
Le ministre de la justice gambien Edward Gomez a défendu l’utilisation de la peine de mort dans son pays et soutenu la reprise des exécutions, bien que la dernière remonte à 1981. Il a déclaré que les ONG ne devraient pas intervenir dans les affaires de petits Etats comme la Gambie alors que de grands pays comme les Etats-Unis maintiennent la peine de mort.
Le groupe de travail de la CADHP sur la peine capitale a présenté une résolution appelant à l’abolition de la peine de mort, sur le modèle de la résolution de l’ONU qui établit un moratoire sur les exécutions. La résolution du groupe de travail n’a pas été adoptée. Ce groupe a également demandé que la CADHP soutienne le travail des ONG abolitionnistes.

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