Vers une coalition inter-arabe contre la peine de mort ?

MENA

le 1 mai 2007

Réunis dans le cadre d’une table ronde, des experts de la région ont notamment ébauché les pistes d’une stratégie régionale en faveur de l’abolition.

Si intervenants et congressistes ont insisté sur l’importance d’une union des abolitionnistes de la région qui permette de donner une plus grande résonance à leur travail, de rassembler les voix isolées et de s’apporter un soutien mutuel dans la défense de cas individuels, il semblerait néanmoins que les conditions de création d’une coalition interarabe ne soient pas encore réunies.

Tout d’abord, il n’existe pas à ce jour dans le monde arabe de mouvement constant pour l’abolition : la peine de mort n’est pas une priorité, même pour les organisations des droits de l’Homme, et les actions, quand elles existent, sont souvent en réaction à des condamnations ou exécutions ou le fait de conjonctures spécifiques.

Ensuite, les arguments en faveur de l’abolition s’inscrivent pour l’essentiel dans l’universalité des droits humains mais ne prennent pas en compte les particularismes régionaux. Enfin et surtout, le monde arabe est loin d’être une entité homogène et monolithique.

Pour des coalitions nationales et sous-régionales

Les participants à la table ronde ont mis en avant un certain nombre de préalables à la création d’une coalition interarabe : il faudrait d’abord, à partir de données établies, développer des argumentaires politiques, juridiques, religieux et sociologiques en faveur de l’abolition, encourager les ONG à inscrire cette question dans leurs programmes nationaux, et travailler avec une stratégie double, à l’attention des partis politiques, des décideurs et des médias d’une part, et de la société civile et des opinions publiques d’autre part, pour qu’émerge un véritable mouvement citoyen en faveur de l’abolition.

Les congressistes sont par ailleurs revenus sur la nécessité d’inscrire la lutte contre la peine de mort dans un combat plus large en faveur d’une culture démocratique dans la région, et surtout d’une culture de la vie qui rompe avec la tradition de crimes institutionnels telle que la lapidation de la femme adultère, commis au nom d’une identité culturelle.

En conclusion, ils ont appelé à la création de coalitions nationales et sous-régionales qui à terme, favoriseront l’émergence d’une coalition inter-arabe contre la peine de mort.

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