Handicap mental et peine de mort: une douloureuse interaction

Plaidoyer

le 28 mai 2008

Murder Victims’ Families for Human Rights (MVFHR) et la National Alliance on Mental Illness (NAMI) ont rassemblé leurs forces pour attirer l’attention sur les liens, du point de vue des victimes, entre la peine de mort et le handicap mental.
Ce projet doit contribuer à une campagne plus vaste visant à mettre fin aux exécutions de personnes handicapées mentales aux États-Unis, par les voies judiciaires et législatives.
Bien que la Cour suprême ait proclamé les exécutions de personnes "mentalement retardées" anticonstitutionnelles lors de l’affaires Atkins contre Virginie en 2002, l’application de cette décision est toujours mise en question. Earl Berry (photo) a été exécuté dans le Mississippi le 21 mai 2008, après que ses avocats aient déposé trop tard des documents établissant son retard mental.
De plus, la décision Atkins contre Virginie ne porte pas sur les accusés souffrant d’une maladie mentale qui ne se traduit pas par un retard intellectuel. Par exemple, Troy Kunkle a été exécuté au Texas en 2005 alors qu’il était schizophrène.
Plusieurs organisations médicales et juridiques, parmi laquelle l’Association américain des barreaux, ont adopté des résolutions condamnant l’exécution des malades mentaux. Elle est pourtant toujours légale aux Etats-Unis.

"Une profonde injustice"

MVFHR et la NAMI soutiennent que les personnes atteintes de handicap mental devraient être soignées, et non pas exécutées. Les deux organisations affirment vouloir privilégier la prévention de la criminalité et soulever l’attention du grand public sur les conséquences de la condamnation à mort de handicapés mentaux. 
Dans sa déclaration, le Directeur exécutif de la NAMI, Michael Fitzpatrick, a dénoncé la peine de mort à l’encontre des handicapés mentaux comme « une profonde injustice… à la croisée des systèmes de santé mentale et de justice criminelle aux États-Unis. »
MVFHR et NAMI ont planifié un rassemblement de membres de familles de victimes assassinées par des personnes handicapées mentales, et des membres de familles de handicapés mentaux ayant été exécutés. Ce rassemblement, qui sera le premier du genre, aura lieu au Texas en août 2008. Au programme, une rencontre privée entre les familles, une cérémonie publique, et une conférence de presse.
Des entretiens avec 20 à 30 familles formeront la trame d’un rapport qui sera publié à l’occasion de la conférence de la NAMI en juillet 2009 à San Francisco. Le rapport formulera également des recommandations politiques et d’autres informations utiles.

Comment aider ?

Les organisateurs du projet sont actuellement à la recherche de proches de victimes de meurtre, ou de familles de personnes souffrant de handicap mental grave ayant été exécutées, qui s’opposent à l’application de la peine mort dans les affaires judiciaires relatives à leurs proches.
Ils recherchent des particuliers et des organisations qui pourraient les orienter vers des familles répondant à ces critères. Le projet a également besoin de soutien financier afin de rassembler ces familles au Texas cet été. 
La MVFHR, membre de la Coalition mondiale, est une organisation nationale américaine qui rassemble des familles de victimes d’homicides et de personnes qui ont été exécutées, systématiquement opposées à l’usage de la peine de mort. La NAMI est la plus vaste association de militants œuvrant en faveur des handicapés mentaux et de leurs familles. 

Rendez-vous sur le blog de la MVFHR pour en savoir plus

Plus d'articles