Exécutions de masse en Arabie Saoudite avec plus de 100 personnes exécutées depuis janvier 2019

MENA

Publié par Abdoul Razak Ahmadou Youssoufou, le 7 juin 2019

Violation massive des droits de l’homme

L’Arabie saoudite a de nouveau braqué les projecteurs sur elle en mettant à mort plusieurs de ces concitoyens dont la majorité d’entre eux était des hommes chiites reconnus coupables à l’issue de simulacres de procès ayant bafoué les normes internationales d’équité, fondés sur des « aveux » extorqués sous la torture. Parmi ces derniers figurait également un jeune homme Abdulkareem al Hawaj, reconnu coupable pour des accusations qui se sont déroulés lorsqu’il était encore mineur (16ans). Ces faits démontrent encore une fois de plus la valeur minime qu’accorde les autorités Saoudienne à la vie humaine et leur volonté de continuer à bafouer toutes les règles du droit international.

De nouvelles exécutions prévues après le Ramadan

Ainsi depuis le début de l’année 2019, l’Arabie saoudite a mis à mort au moins 104 personnes, dont au moins 44 étrangers, la majorité d’entre eux ayant été déclarés coupables d’infractions liées aux stupéfiants. En 2018, le Royaume avait procédé au total à 149 exécutions selon Amnesty International. Ce chiffre peut toutefois être rallongé car selon plusieurs sources gouvernementales, au moins vingt personnes faisant l’objet de condamnations pour terrorisme actuellement pourraient être exécutés à la fin du mois du Ramadan. Il s’agirait entre autres des modérateurs Islamique Sheikh Salman al-Odah et Awad al-Qarni et enfin du journaliste Ali al-Omari tous accusés de terrorisme.

Indignation de la communauté Internationale

Face à cette situation désolante et préoccupante, de nombreuses voix se sont levées pour affirmer leurs consternations à l’image du Directeur de l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM) qui avait qualifiées ces exécutions de honte et cynisme. La Coalition Tunisienne contre la peine de mort a aussi condamné ces exécutions comme étant injuste et violant le droit la vie. Human Rights Watch a dénoncé le fait que « L’Arabie saoudite a l’un des taux d’exécution les plus élevés au monde et applique la peine de mort à toute une série d’infractions qui ne constituent pas les "crimes les plus graves", y compris les infractions liées aux drogues. »

La Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a éprouvé à son tour son désarroi en déclarant : « Je condamne fermement ces exécutions de masse choquantes (…) en dépit des inquiétudes soulevées au sujet de ces cas par de nombreux Rapporteurs spéciaux de l’ONU, par le Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant et d’autres", a déplorée la Haute-Commissaire, Michelle Bachelet. Elle a particulièrement jugé « odieux » le fait qu’au moins trois des suppliciés étaient mineurs au moment de leur procès.
ESOHR condamne par ailleurs le fait que « le Royaume d’Arabie saoudite a agi de manière flagrante à l’encontre des demandes et recommandations précédemment présentées par Ben Emmerson, ancien Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. »

L’Union Européenne à son tour a réagi face à cette masse d’exécution notamment par la voix de sa porte-parole qui avait déclaré que « cette tendance négative des exécutions en Arabie Saoudite, contraste fortement le mouvement abolitionniste croissant dans le monde entier ». Cette dernière a aussi ajouté que ‘’ces exécutions massives soulèvent de sérieux doutes quant au respect du droit à un procès équitable, qui est une norme minimale internationale fondamentale de justice", a-t-elle dit, s’inquiétant des « risques » de tensions confessionnelles que ces exécutions pourraient provoquer.

La Coalition mondiale, qui ne cesse d’appeler ces Etats à mettre fin à l’atteinte au droit à la vie,
–    Exprime sa colère et dénonce les exécutions de masse commises par l’Etat saoudien,
–    Appelle la communauté internationale à agir et faire pression sur l’Arabie Saoudite pour cesser la prononciation et l’exécution de la peine capitale,
–    Appelle toutes ses organisations membres à multiplier les efforts et la sensibilisation pour mettre fin à ses exécutions massives,
–    Exprime sa solidarité avec les familles des victimes exécutées.

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