Les députés européens demandent au Guatemala de ne pas rétablir la peine de mort

Abolition

le 25 février 2008

Mme Flautre préside le sous-comité des Droits de l’homme et M. Obiols la délégation des relations avec les pays d’Amérique centrale. Tous deux se montrent très préoccupés par le rétablissement possible de la peine capitale au Guatemala.
En effet, deux mois après l’adoption décisive par l’Assemblée générale des Nations unies de la résolution en faveur d’un moratoire universel sur les exécutions, le congrès guatémaltèque a adopté une loi accordant au président du pays la possibilité de choisir entre accorder une grâce aux condamnés à mort ou commuer leur sentence.
Ce vote comble un vide juridique qui a interrompu les exécutions depuis 2000 et met fin au moratoire sur les exécutions dans le pays. Le président Álvaro Colom a déclaré qu’il n’accorderait pas sa grâce aux condamnés à mort.

Le Guatemala “trahit son propre engagement”

Mme Flautre a affirmé dans une déclaration qu’une telle évolution allait “à l’encontre de la tendance mondiale en faveur de l’abolition, et surtout trahit le propre engagement du Guatemala de renforcer le moratoire par une abolition définitive, et de ne pas réintroduire la peine de mort. En votant en faveur de la résolution à l’Assemblée générale des Nations unies il y moins de deux mois, le Guatemala a souligné que l’usage de la peine de mort était une violation du droit à la vie qui porte atteinte à la dignité humaine.”
M. Obiols a ajouté que “la peine de mort perpétue, en réalité, un climat de violence”. Comme le rappelle le texte de la résolution votée par l’Assemblée générale des Nations unies, et comme l’illustre l’expérience du continent européen, “rien ne prouve que la peine de mort contribue à dissuader le crime et toute erreur judiciaire dans l’application de la peine capitale est irréversible et irréparable.”

On dénombre actuellement 21 condamnés à mort au Guatemala.

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Clémence Moratoire

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