Iran : 16 ans d’emprisonnement pour une activiste pacifique

Publié par Iran Human Rights, le 29 mai 2016

La branche n°15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, sous la direction du juge Salavati, a condamné Narges Mohammadi à un total de 16 ans de prison. Elle a été condamnée à 10 ans de prison pour les accusations d’être la " fondatrice du groupe illégal LEGAM" (étape par étape vers l’abolition de la peine de mort), à cinq ans pour " réunions et activités contre la sécurité nationale » et à un an pour " propagande contre les autorités ".

Le mari de Narges Mohammadi, Taghi Rahmani, a confié à IHR que « selon le juge, le verdict a été écrit par le ministère du Renseignement et juste émis par le juge. Narges a été condamnée à 16 ans de prison dont 10 ans ferme (selon l’article 134 du code pénal). Narges n’a jamais été la fondatrice de LEGAM, mais juste un membre. Le fait qu’elle ait été condamnée à 10 ans de prison pour ce chef d’accusation montre que le juge n’est pas indépendant et que c’est un verdict purement politique sans aucune valeur juridique ».

Narges Mohammadi avait déjà été condamnée à 11 ans de prison pour ses activités de droits de l’homme, mais elle avait été libérée sous caution en juillet 2012 en raison de mauvaises conditions de santé. Elle a beaucoup été critiquée par les médias d’Etat et a été convoquée à de nombreuses reprises plusieurs fois pour des interrogatoires suite à une rencontre avec Catherin Ashton en mars 2014. Elle a de nouveau été arrêtée en mai 2015 après avoir été convoquée par la branche n°15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran et a été condamnée à 16 ans de prison le 18 mai 2016.

IHR condamne fermement le verdict illégal émis pour Narges Mohammadi. Mahmood Amiry-Moghaddam a déclaré : « Nous demandons à l’UE, l’ONU et tous les pays ayant des relations diplomatiques avec l’Iran d’exiger la libération immédiate de Narges Mohammadi ". Il a ajouté : « Le fait que des activités pacifiques contre la peine de mort soient passibles de 10 ans de prison montre que les autorités iraniennes considèrent la peine de mort comme un outil important pour leur survie ".

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