Sursis pour Hank Skinner après la mobilisation internationale

Bonnes nouvelles

le 25 mars 2010

Pour la deuxième fois en moins de deux ans, un condamné à mort américain probablement innocent voit son exécution suspendue à la dernière minute après un tollé international.
Après Troy Davis en octobre 2008, Hank Skinner a bénéficié d’un sursis prononcé par la Cour suprême des Etats-Unis le 24 mars au soir, moins d’une heure avant l’horaire programmé pour sa mise à mort par injection létale.
La Cour suprême doit maintenant décider quelle procédure pourrait être admissible pour procéder à une analyse ADN que la défense demande en vain depuis une quinzaine d’années.
Invitée de Larry King, le présentateur vedette de la chaîne de télévision CNN, Sandrine Ageorges-Skinner, épouse de Hank et représentante des Coalition texane et mondiale contre la peine de mort, a déclaré : « Il est inconcevable que des preuves prélevées sur la scène du crime il y a 15 ans, y compris les armes du crime, un kit d’analyse de viol, des prélèvements d’ongles sur une des victimes, une veste d’homme qui ne fait pas sa taille et présente de la sueur, des cheveux, de l’ADN, n’ont pas été analysées à ce jour. »

Le risque d’exécuter un innocent

Les abolitionnistes du monde entier se sont saisis de cette affaire et de celle de Troy Davis pour montrer que, aux Etats-Unis comme ailleurs, la justice n’est jamais à l’abri d’une erreur. L’existence-même de la peine de mort fait donc courir le risque d’exécuter un innocent, comme cela s’est produit dans une autre affaire récemment débattue au Texas.
Comme avant chaque exécution, les opposants texans à la peine de mort s’étaient rassemblés autour de la prison de Huntsville. Mais cette fois, ils n’étaient pas seuls : à Paris, Ensemble contre la peine de mort et le Collectif unitaire national de soutien à Mumia Abu-Jamal, deux organisations membres de la Coalition mondiale, avaient aussi appelé à manifester à proximité de l’ambassade des Etats-Unis.

Voir l’interview de Sandrine Ageorges-Skinner à Huntsville sur LCI:

Sandrine Ageorges-Skinner est française, et le ministère des Affaires étrangères français a indiqué être intervenu auprès des autorités américaines pour demander la grâce de son mari et la réouverture de l’enquête. Un porte-parole du ministère a ajouté que la France avait demandé aux Etats-Unis de « mettre en place un moratoire sur les exécutions capitales, comme premier pas vers l’abolition de la peine de mort ».
Au-delà des frontières de ces deux pays, la mobilisation pour empêcher l’exécution de Hank Skinner a fait tache d’huile dans le monde entier, comme le montrent les innombrables appels à la clémence laissés sur la page Facebook du gouverneur du Texas, Rick Perry.

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