Des prisons italiennes au couloir de la mort au Texas

Plaidoyer

le 27 mars 2008

L’évènement était organisé à Pozzuoli par l’association Angeli Flegri, avec le soutien d’autres associations, parmi lesquelles la Coalition italienne contre la peine de mort, la Coalition texane contre la peine de mort et la Communauté de Sant’Egidio, tous membres de la Coalition mondiale.
« La plupart des participants étaient dans leur dernière année de scolarité (de 16 à 18 ans) », rapporte Michèle Mancini, de la Coalition italienne. « Des membres d’autres associations et des prêtres qui travaillent dans les prisons étaient également présents. »
Les organisateurs ont choisi d’insister sur l’importance du bénévolat derrière les barreaux, en détaillant tout d’abord les conditions de détention en Italie – un sujet que l’audience pouvait aisément  appréhender.
« Nous avons ensuite abordé le problème de la peine de mort aux États-Unis », explique Michèle Mancini. D’après elle, Dave Atwood, fondateur de la Coalition texane contre la peine de mort, a suscité un vif intérêt en évoquant la peine capitale dans ce pays. 

"Attitude honteuse"

Dave Atwood a insité sur l’importance du soutien de la communauté internationale pour aider les États-Unis à abolir la peine de mort, bien que son pays n’ait pas voté en faveur d’une récente résolution des Nations unies appelant à instaurer un moratoire sur les exécutions, « une attitude honteuse », selon lui.  
Il a ensuite fourni des chiffres clés sur la peine de mort en Amérique, soulignant que 405 des 1099 exécutions dénombrées aux États-Unis depuis 1976 l’ont été au Texas.
« Le couloir de la mort au Texas est un centre de détention très violent », a-t-il expliqué, décrivant l’absence de programmes de réhabilitation et la « qualité médiocre » de la nourriture et des soins médicaux. 
« Une mère ne peut même pas embrasser son fils le jour de son exécution », a- t-il déploré. 
Il a également expliqué que les exécutions sont actuellement suspendues aux États-Unis, dans l’attente d’un examen du protocole d’administration de l’injection létale.  

Bonnes nouvelles

Dave Atwood a aussi donné de bonnes nouvelles: le nombre d’exécutions diminue aux États-Unis, grâce aux évolutions du droit et à l’exonération de 125 condamnés à mort au cours des dernières années.
Une autre raison d’évolution positive se trouve dans le changement d’attitude vis-à-vis de la peine de mort : « Nous éduquons les citoyens sur ce sujet depuis des années. » 
Il a conclu: « Je crois que l’abolition de la peine de mort aux États-Unis surviendra alors que je serai toujours vivant. D’ailleurs, je suis déterminé à rester en vie jusqu’à son abolition! » 
L’intervention de Dave Atwood a soulevé de nombreuses questions auprès du public, tout comme celle d’Arianna Balotta, présidente de la Coalition italienne. Elle a fait part à l’audience de son expérience en tant que membre d’un groupe de militants qui visite les prisons américaines depuis des années.
« Elle a rapporté comment nous sommes restés avec des condamnés jusqu’à la fin, comment nous avons regardé nos amis mourir », a confié Michèle Mancini.
L’évêque local s’est lui aussi exprimé, rappelant à son audience la nécessité de « continuer à croire en la vie. » 
À la suite de la conférence, les organisateurs ont gardé contact avec les établissements scolaires impliqués pour instaurer une relation à long terme avec les étudiants et envisager des correspondances avec des condamnés à mort américains.

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