Forum Union européenne-ONG : la peine de mort est une priorité

Plaidoyer

le 6 août 2010

L’Union européenne (UE) a invité les ONG avec lesquelles elle a noué des partenariats, parmi lesquelles la Coalition mondiale, à un forum d’échanges mi-juillet à Bruxelles.
Les associations abolitionnistes étaient largement présentes du fait de l’action soutenue de l’Europe contre la peine de mort. Dès l’introduction du forum, la représentante de l’UE pour les affaires étrangères Catherine Ashton et l’ancienne secrétaire générale d’Amnesty International Irene Khan ont souligné l’engagement abolitionniste européen.
Koos Richelle, représentant l’agence qui gère les fonds de la Commission européenne, EuropeAid, a rappelé : « La peine de mort est au cœur de la politique européenne. Les premières lignes directrices  de l’UE sur les droits de l’Homme portaient sur la peine de mort. » Selon lui, l’UE est aujourd’hui la première source de financements pour les actions abolitionnistes.
Les intervenants ont ajouté que l’abolition reste l’une des principales priorités européennes nécessitant l’alliance de toutes les forces disponibles en raison de la forte opposition à l’abolition de certains autres pays du monde.
Dick Dieter, du Death Penalty Information Center aux Etats-Unis, a témoigné : « Les actions des diplomates européens sont très importantes. Il faut qu’ils sachent que les diplomates américains les écoutent ! »
Les dirigeants européens ont confirmé que cette priorité serait maintenue après la mise en œuvre du traité de Lisbonne, qui réforme le fonctionnement des institutions européennes. Cependant, la politique de l’UE sur la peine de mort fera l’objet d’une évaluation en 2013 et éventuellement de modifications.

L’Europe peut activer le débat parlementaire au Japon

Le Forum UE-ONG a consacré un atelier de deux jours au thème de la peine de mort, au cours duquel les idées suivantes ont été échangées.
•    Proposer des peines de substitution et de justice alternative aux États rétentionnistes pour remplacer la peine de mort.
•    Activer les discussions au sein des Parlements grâce à l’expérience récente des Parlements abolitionnistes, qui pourrait conduire à un réseau de parlementaires pour l’abolition de la peine de mort. Maiko Tagusari, secrétaire de l’organisation japonaise membre de la Coalition mondiale Center for Prisoners’ Rights, a expliqué : « Le rôle de la délégation de l’UE au Japon est très important. Elle peut activer les débats parlementaires en organisant des séminaires à la chambre des députés avec la participation de députés européens ou de parlementaires des Etats membres de l’UE. »
•    travailler sur des histoires individuelles (personnes condamnées à mort, innocentés, familles des victimes de meurtre…)
•    travailler avec les érudits musulmans pour lutter contre l’instrumentalisation de la charia en faveur de la peine de mort.
Dans le cadre des recommandations adressées par les ONG à l’UE, Taghreed Jaber, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de Penal Reform International, une autre ONG membre de la Coalition mondiale, a enfin appelé l’UE à « des consultations continues et systématiques avec les ONG qui ont des connaissances locales sur la peine de mort ».

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