La peine de mort et la guerre contre la drogue, abordées lors de la 60ème session de la Commission des stupéfiants à Vienne.

Publié par Lorène du Crest, le 31 mars 2017

Du 13 au 17 mars 2017 a eu lieu la 60ème session de la Commission des stupéfiants à Vienne, lieu d’échanges entre représentants des États, organisations internationales et organisations de la société civile sur les politiques de lutte contre la drogue. Lors de cette session, les gouvernements ont été encouragés « à promouvoir la proportionnalité des peines à l’échelle nationale pour les infractions liées aux drogues et à envisager, lorsque cela est possible et applicable, et conformément aux systèmes juridiques nationaux, des solutions de substitution aux condamnations ou aux peines, comme des mesures de traitement, d’éducation, de postcure, de réadaptation et de réinsertion sociale. »*

C’est à l’occasion d’évènements parallèles que le sujet de la peine de mort a été le plus abordé. L’International Drug Policy Consortium a notamment évoqué la question lors d’un évènement qu’il a organisé en partenariat avec l’ONG philippine Nobox Transitions Foundation, SCDI Vietnam et Rumah Cemara Indonésie, sur la situation en Asie du Sud-Est. Ann Fordham, représentante de IDPC a fait connaitre son inquiétude concernant la réintroduction de la peine de mort aux Philippines.

Leni Robredo, vice-présidente des Philippines a pu s’exprimer à ce propos dans une vidéo diffusée au cours d’un évènement organisé par l’ONG américaine DRCNet Foundation. Dans cette vidéo, Mme Robredo condamne la « guerre contre la drogue » répressive menée par le président Duterte et dénonce de nombreuses violations des droits de l’homme.

Mme Robredo a profité de l’occasion pour révéler le « palit ulo schema » par lequel les autorités peuvent arrêter un membre de l’entourage de la personne recherchée si celle-ci est introuvable. Elle a ensuite vivement recommandé à M. Duterte de se diriger vers une politique qui favorise la réhabilitation des criminels plutôt que d’appliquer la peine de mort.

Enfin, au cours d’un autre des évènements parallèles, la Global Commission on Drug Policy a présenté son récent rapport s’intitulant « Avancement de la réforme sur les politiques de lutte contre les stupéfiants : une nouvelle approche allant vers la décriminalisation ». Ce rapport propose de réformer les politiques antidrogues et fournit des recommandations aux États sur la décriminalisation ou encore les alternatives à l’incarcération ou à la peine de mort pour les personnes peu impliquées dans la production, le transport ou la vente de drogue. Après une analyse précise des violations des droits de l’homme commises dans le cadre des régimes anti-drogue, la GCDP recommande aux États d’abolir la peine de mort pour les infractions liées à la drogue.

*Recommandations des organes subsidiaires de la Commission

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