Peine de mort et maladie mentale : une Double tragédie »

Abolition

le 7 juillet 2009

Le rapport Doubles tragédies (en anglais), publié le 6 juillet lors de l’assemblée générale de l’Alliance nationale sur les maladies mentales (NAMI) aux Etats-Unis, affirme que la peine de mort est "inappropriée et imméritée" dans le cas de personnes souffrant de problèmes mentaux importants et qu’elle constitue "une diversion par rapport aux problèmes du système de santé psychiatrique, qui contribue à une violence tragique quand il ne la provoque pas directement".
Le rapport, qui demande des traitements et de la prévention en lieu et place des exécutions, résulte du travail conjoint de la NAMI et de Familles de victimes de meurtres pour les droits de l’Homme (MVFHR), une organisation membre de la Coalition mondiale. Il se fonde sur des entretiens détaillés avec 21 représentants de familles situées dans 10 états américains : la Californie, la Floride, la Géorgie, l’Illinois, la Louisiane, le Maine, le Massachusetts, la Caroline du Nord, le Tennessee et le Texas.

"Toutes les familles souffrent"

"L’opposition des familles à la peine de mort est liée à leur tragédie personnelle", a déclaré le directeur de MVFHR, Renny Cushing. "Ces voix doivent être entendues dans le débat public sur la peine de mort et dans notre réponse aux conséquences de crimes violents."
"La plupart des malades mentaux ne sont pas violents," a pour sa part affirmé Mike Fitzpatrick, directeur de la NAMI. "Lorsque des tragédies violentes se produisent, elles sont exceptionnelles – parce que quelque chose s’est terriblement mal passé, généralement dans le cadre du système de santé psychiatrique. Les tragédies s’accumulent et toutes les familles souffrent."
Le rapport identifie une "intersection" entre les préoccupations des familles concernées et établit quatre recommandations principales :

  • abolir la peine de mort pour les personnes atteintes de maladies mentales sévères ;
  • réformer le système psychiatrique pour le centrer sur le traitement et la prévention ;
  • reconnaître les besoins des familles de victimes de meurtre en leur donnant le droit à l’information et en les faisant participer aux procédures pénales et psychiatriques ;
  • reconnaître les familles de personnes exécutées comme des victimes et leur apporter l’assistance correspondant à leur traumatisme.

Au moins 100 malades mentaux ont été exécutés aux Etats-Unis et des centaines s’y trouvent dans les couloirs de la mort.

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