Les minorités chinoises cibles de la peine de mort

Asie

le 19 novembre 2009

Les autorités chinoises ont récemment exécuté neuf personnes – huit Ouïghours et un Chinois de l’ethnie Han – accusées d’avoir pris part aux émeutes de juillet 2009 dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Elles ignorent ainsi les appels lancés par la Coalition mondiale en faveur d’une enquête "ouverte, indépendante, transparente et impartiale".
La Chine a annoncé les exécutions le 9 novembre sans en donner la date. La plus haute instance du Xinjiang avait confirmé les condamnations à mort le 30 octobre. L’examen des neufs dossiers par la Cour suprême de Chine, obligatoire avant toute exécution, a donc eu lieu en moins de neuf jours.
Selon Amnesty International, les accusés ont été jugés secrètement, en moins d’une journée, sans avoir le choix de leur avocat. "En exécutant ces individus à la hâte après des procès inéquitables, les autorités chinoises perpétuent certaines des injustices qui avaient contribué à déclencher les violences", a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du programme d’Amnesty International pour l’Asie-Pacifique.
La présidence suédoise de l’Union européenne a également critiqué les exécutions. Alors que d’autres personnes sont sous la menace de condamnations à mort, elle a déclaré dans un communiqué : "L’UE appelle la Chine à réviser d’urgence les cas de ceux qui restent condamnés à mort pour leur participation supposée aux troubles de cette année et à commuer leur peine."
L’UE a par ailleurs dénoncé l’exécution de deux Tibétains en relation avec les violences inter-ethniques de 2008 à Lhassa. Un nombre inconnu de Tibétains auraient été exécutés depuis ces émeutes. Les autorités chinoises refusent de divulguer des informations sur ces exécutions.

Photo : Urumqi, 8 juillet 2009, par Remko Tanis

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